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À Fondouk

À FONDOUK...


Le vent frais des désirs éveille les sens dessus dessous

Le souffle des passagères soulève les jupes des garçons
La baleine au marché inspire des voyages au long cours


Cap-Horniers flottant aux seules frontières
Qui nous restent à tempêter
De l'intérieur de nous et aux lointains, aux différents

Pilleurs de nos propres épaves
Levons les voiles de nos profondeurs marines
Miroirs tendus aux levers des soleils

Sommes-nous les mêmes, au coeur et au dehors?

Fanatiques des vagues pour briser encore
Les digues des mémoires gelées à la mort
Qui ferment les spirales

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Alliés réfractaires
La confiance n'est pas aveugle
Les sens sont visionnaires

Passagers légers et justes accourus sur mes lèvres
Intuitions fines et foudroyantes vont et viennent
Avant le verbe, chamailler la raison

Ocres terreux, arpèges, volutes
S'agrègent, luttes fraternelles

Acier rougi au feu de la forge
Gorge chaude frappée d'émotion
Petit d'homme incandescent
Au fond de la mine
Quérir la flamme
Chérir
Prendre soin de la poussière d'étoiles
Apprivoiser
Savant innocent
Stratège pacificateur
Ange de sable
Affable, tonitruant
Silencieux, dispendieux
Apparitions réconciliante
Après la seule guerre qui vaille
Celle menée avec soi-même

Chevaux en bataille
Manèges en ferraille
S'en va aux enfers
Narcisse face au miroir
Ose
Revenir à la lumière
Voile
L'Illusion au noir
L'Oeuvre...

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Dans leurs regards

Il y avait quelque chose pour nous
Particulièrement
Ce qu'ils nous ont dit
Je le cherche encore


Fortifie en nous
L'abandon et le silence
Invitation à s'asseoir
Vision embrassante, magnétique, floue
Sourcier invoquant par giclées d'images
L'organique de la parole vibrante


Il y aura toujours des nuits
Les vents qui font frissonner les arbres
Parcourent tant de pays

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Vieux tambour

L'escargot funambule
En profite
Pour faire son cirque

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Sol y sombra

Les couleurs montent
Le cheval fou
De Tshi

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L'arc en ciel
Venu du feu
Je l'ai suivi
Au petit jour

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J'ai ce matin

 

Suivi des yeux
L'arc en ciel
Le pas chagrin
Surprend l'odeur
D'une terre
Aux rouilles heureuses
La paille humide
porte l'effluve
Du goémon de cuivre
Cheveux gorgés d'embruns
Il léchait le sel
Enfant rocher
Écorché au soleil
Les genoux pâles
Les joues lichen

Ciels d'acier scintillent
Gris des granits
Miroirs blancs aux mouettes
Le vent nous emporte
Le vent ou rien
Des nuages à l'émotion
Du phare à l'épave
Du grelot aux rires des oiseaux
Corps à corps martèle
La porte du tambour
Métal
Couleur de miel
Nuque à valser
Poitrine contre poitrine...

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Que l'ivresse s'épaississe

Qu'elle nous mène aux chemins
Qui boivent leurs brouillards
Nous voulons bien être vaincus

«Ce jour est un fauve
Demain verra son bond»
Les hommes aux vieux regards
Revenus de l'autre rive
Traversent les brumes tièdes
Vapeurs savantes
Où niche
Le soleil d'orange

Ils s'en viennent
Présents
Prendre soin du temps
En un lieu à nous
L'art vivant nous protège
Quand la vérité tue...

 


/ Mars 2010

Libertés de séjour au Channel / Scène Nationale de Calais
Avec la compagnie 2RienMerci

 


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