Le Désert calligraphe - 1982
LE DÉSERT CALLIGRAPHE - 1982
Je garde la page de garde
Les mots pour le dire
Le dire.
Des pages d'écriture tournées.
Tourner et retourner dans tous les sens
Des lignes et des lignes d'horizon.
A l'horizon de l'horizon l'autre bout du monde...
Le Désir est mon Désert
Le Désert est mon Désir
Suis-je bien ici?
J'ai peur du soleil, sans avoir peur
Avoir
Et j'ai ma peur
Comme si il fallait toujours se défendre.
J'entre en guerre, je fais acte de foi
Déjà l'écriture se cherche
Comme on cherche des repères pour parcourir le terrain
Marquer et démarquer le territoire
Trouver une place, sa place, un sitio.
Je n'arrive pas à parler.
C'est peut-être très bien.
Enfant, amoureuse, en voyage...
Sublime et dangereuse attente
Imminence d'un danger qui passe sur nos têtes.
L'encens « peace », la paix, me saoule
C'est la paix du coeur qui est la plus difficile à acquérir.
J'ai mis des pierres japonaises près de la bougie.
Je suis stone.
Pourquoi l'attente d'une écriture
En écrivant où suis-je?
C'est fou.
Par des chemins interdits aux voyageurs
Il n'y a rien que du sable et du soleil.
Les mouches taquinent.
On ne voit pas les nomades près du puits.
Les palmiers là-bas sont peut-être très loin
Nul part qu'en soi-même.
Le chant du muezzin appelle à la prière.
Les ânes se retrouvent au piquet.
Même dans le désert
Il y a des objets perdus
Et retrouvés.
Il n'y a pas de hasard
Il y a la soif
Un vieillard marche près de son chameau
Où est sa maison?
Les chauve-souris tournoient au soleil couchant.
Dans la palmeraie
Nous n'avons pas vu les mêmes oiseaux chanter.
Il y a des Images
Il va falloir communiquer.
C'est drôle j'entends un air de violon
De l'autre côté du mur
J'avais tout à l'heure envie de musique.
J'entendais le vent, le vent
Les branches des palmiers qui se touchent
Il va falloir lécher nos blessures
Ma soeur, mes soeurs.
Les milles visages d'une oeuvre de passage
Message au temps qui court
Ecrits bruts
Je mange des chimères et des dattes.
Butin d'un regard...
Habits de prince et de héros
Fétiches qui parlent
Cuisine des Dieux
Universalité des gestes
Des corps-maison maîtres des lieux.
Nous pourrions respirer si fort
Alcools brûlants et tendres
Donne-moi un sourire
Un regard difficile.
Il me fallait un nouveau crayon
Un cahier vierge
Je voudrais mettre une image
Dans chaque petit carré de la page.
Code sans code sans code sans code...
J'ai l'impression que
Je vous aime
Mais cela ne veut rien dire.
Amazone
Femme au sein coupé
Répète tes chants d'amour où personne ne les entend.
Il n'y a pas d'eau.
Tes cheveux poussent.
Tu vieillis.
Je t'aime
Je veux rester ici
Je veux mourir
Tais-toi et dis-moi quelque chose.
Homme
Que ce mot est doux dans la bouche
La langue sur les lèvres.
On embrasse des mains et des sexes
On voudrait que ça ne s'arrête plus
Et ça s'arrête bien sûr.
Est-ce qu'on deviendrait, resterait
Fou de plaisir?
Nous portons des dentelles et du cuir
Encore chaud.
La peau est si douce
Si on prend le temps.
Mais c'est impossible, on va très vite
On ne sait pas s'arrêter.
Pourtant une source se tarit...
Est-ce qu'il y aura toujours de l'eau, ailleurs
Point d'interrogation.
Si on était vraiment plusieurs, on parlerait moins.
Avec mon corps j'ai perdu des mots.
La transmission devra se faire
Autrement.
Je suis une fille de Mars.
Le vent passe sous la porte
Je me rapproche du feu
Et pense à l'Amour.
J'ai rêvé cocaïne
Poids et balance
Une tribu vivait dans une maison
Nous massions nos pieds et n'avions pas le choix
Tant mieux.
Le silence près du soir avec les cigales et les oiseaux de nuit
Le chant des oiseaux de nuit Rythme dans le vent.
Je ne regarde rien.
Je vois un fauteuil vide contre un mur de chaux blanche
Vide sous la lumière unique d'une ampoule électrique.
Reflets dans les palmiers
Le vent est plus calme
Petite mort, abandon à la nuit
Laissons venir à nous nos rêves...
Le soleil était blanc
Lumière diaphane dans la brume de chaleur
Et les tourbillons de sable.
Il fait froid dans le désert.
Je ne sais pas ce que nous attendions
Nous devions rencontrer quelque chose
Un point à l'horizon
...Une oasis dans le désert...
Ici nous n'avons vu des femmes que pour la fête.
Nous avons la joie et la peur.
Je n'arrive pas à parler mais je suis en couleurs
Je suis en mouvements.
C'est une sorte de plaisir
À l'intersection de l'amour.
Les acteurs marchent dans les dunes
Puis parlent et chuchotent
Se regardent, immobiles.
Il n'y a pas de spectateurs.
Dans l'intimité on se parle, on se touche.
Je vous écoute dire des mots d'amour.
Moi je suis en guerre tranquille
Aïkido...
On sait tout ce qu'est un sourire
Les 10 000 choses sont là...
Je me suis laissée mourir
Délice de l'oubli fondamental.
Il n'y a pas d'heure pour l'ivresse
Je suis bien avec le lézard au soleil près du mur de chaux.
Tu m'as raconté une histoire.
L'enfant pleure
Il ne sait pas pourquoi.
Apprends-moi quelque chose
Prends-moi
Gorgés de plaisir et de mort
Ensanglantés
Noyés de mots d'amour.
J'ai rêvé toi le crâne rasé
Nous courrions...
Après je ne sais pas...
Je vis un rêve cela inquiète.
J'ai vu des gerbes de fleurs aux mille couleurs dans le désert
La nuit est brûlante jusqu'à l'aube.
Je grandis, je vieillis.
Depuis l'âge de six ans je devais venir dans le désert
Mes ancêtres me l'avaient appris.
Je sais si peu de choses encore
J'apprends même l'innocence.
Attention aux mirages dans le désert.
Les retraites sont passagères
Les portes restent largement ouvertes.
La Voie continue Solitaire avec les mouches
Je reprends mon souffle près du chien tranquille.
Au crépuscule
Ils marchent vers l'Ouest.
Dans les dunes
Ils dessinent avec leurs fesses
Une place dans le sable fin.
Le soleil blanc se cache
Au-delà des palmiers.
Le fin croissant apparait
Dans le ciel orange
C'est la troisième lune
L'heure calme avant la nuit.
Le voyageur trouve un gîte et s'assoit.
L'humidité monte de la palmeraie
Les chauve-souris tournoient
Il faut rentrer.
Un chien aboie au village.
Des quatre points cardinaux
Semblaient venir des appels à la prière.
La colère brûle l'intérieur des mains
Nous cherchons des gestes.
La sueur ruisselle sur le front des vieillards.
Nous marchons sur des fourmis sans le savoir.
Nous sommes en danger
Il y a des mouches sur les blessures.
Les hommes ne m'ont pas laissée
Aller seule mon chemin
Je voulais à tout prix
Chanter chanter chanter
Ils m'ont accompagnée
Aux frontières de la nuit
Et voulaient m'embrasser
Le danger peut venir de là
Le danger est là.
J'ai rêvé que je ne pouvais pas encore t'écrire.
Je me penche
Mon reflet dans l'eau ne dit rien.
Grandir et se fondre Hors volonté.
Tu es venu sans arme et la poitrine nue
Tu veux raconter une histoire d'Amour.
Une nuée d'oiseaux Passe.
Les signes dessinent
La vie
Dans un silence
Gestes immobiles et muets.
Il fait encore jour
La lune est là
Parfum d'oeillets.
Les hommes travaillent.
Rêvasseries
Sous les palmiers.
Appel à la priére
À l'entrée de la mosquée
Babouches à la main
Il regarde.
J'apprends à me taire
Les étoiles vont venir.
La femme chante dans sa cuisine
C'est le printemps qui vient.
Écoute
Tout le monde appelle
Le grillon aussi
La lune est brillante
Je voyage...
Mon coude pour oreiller
Je m'aime
Lune voilée.
Les enfants crient
Ils vont manger.
Ce soir on s'aime
C'est tout.
J'ai faim
Je mange
Du pain chaud.
Il fait si bon
Je vais dormir.
Emmène-moi
Au pays du soleil levant.
Les forces se combattent
Comme le feu et l'eau.
J'entends mes pensées, je suis ailleurs.
Il y a foule dans le désert, c'est un lieu de passage.
Les colons sont venus.
Impossible d'être ou plutôt de rester seule.
La forteresse est bien gardée.
La défense se resserre.
L'approche s'avère difficile.
Et le bouillon gras.
J'ai envie d'aller dans les dunes
Dessiner des caresses sous la course des étoiles
Dans le sable frais.
Si fin dans les mains
Si fin entre les doigts.
Les choses vont leur temps
Speed, speed est la vitesse
E = ...
La petite fille m'apporte un biscuit
Et se sauve.
Quel régal.
Le tambour de loin frappe à ma porte.
C'est long d'aller au bout de la souffrance.
J'ai prisé le tabac sous le sourire des vieux
Je souris aussi.
Les rêves cocaïne et mes amis rats des villes...
C'est la torpeur d'une journée très chaude qui prend au corps.
Jour sans photographie, aux gestes lourds, pieds nus
Avance difficile
Nos terrains sont arrides parfois
L'herbe qui apaise et l'alcool qui brûle accompagnent la démarche lente.
Les animaux se frottent et attendent
Se regardent, mangent et dorment.
Saison des amours
Les hirondelles
Ne sont pas encore là.
Je veux voir le lever du soleil
Respirer l'aurore et la naissance des choses.
J'ai dormi nue sous le drap blanc et sec.
Rafales de vent.
Tempête.
Chech sur la bouche
Couleur de sable
C'est la tempête
Je n'ai pas pu me mettre debout au lever du jour.
Tu -regard aux mille facettes-
Sommes-nous passés à côté de quelque chose?
Non pas déjà -pas encore-
Ce n'est pas la question
Nous avons le temps devant nous, toujours.
La folie et la sagesse font l'amour.
Inspiration.
On prend si vite des habitudes
Si vite
On finit dans les ordres
En cuisine
En asile.
Raconte-moi une histoire
Je masse ta nuque
Point du sommeil et des rêves
La porte de jade s'ouvre parfois
Heureusement.
Pieds légers
Il fait bon
Dans le sable.
La musique comme une balançoire
La sueur sur l'épaule, les yeux fermés.
Tout le monde dort, j'entends la pluie sur le toit.
On ne dormira pas dehors pour écouter la nuit.
Le tam-tam s'endort, la pluie nous apaise.
Les mouches encore là au réveil.
Animal
L'antilope bouge à peine sous les caresses
Elle n'a pas peur
Antilope dans une chambre loin dans le plaisir.
Les choses viendront
De la concentration
De l'énergie
De l'écoute.
Souffle et vibration.
Le soleil blanc était la lune pleine.
Toute trace dans le sable
Passe du visible
À l'invisible.
On ne peut que passer
Ou mourir là.
Mémoire des sens Conscience.
Le soleil ne s'est pas couché
Il a disparu
Il a fondu
Il est parti.
Lignes dans le sable
Signes cabalistiques. Etoile de
David
Noir et blanc
-mangés, tracés, nommés-
Ying Yang
Comme traces sur le sable
Ombre et lumière après la pluie.
Ventre à terre
Pieds nus
Tissus comme des voiles au vent
Soleil blanc.
Je suis bien -d'être là-
C'est beau
C'est
Une mésange chante
Qu'on ne voit pas
Nul arbre.
Respirer
Juste entre
Ciel et Terre...
Omi dit maman en arabe
Om Om Om
Homme
Lettre du désert
Comme un sourire
Nous avons le sourire -les sourires.
Homme Amour
Nous sommes parées de bijoux, Femmes
Nous nous sommes retrouvés
Par instants
Magiques étranges invisibles
Et tout reste à faire.
Il nous faut la longueur, la durée, le Temps
Et flirter avec l'ennui.
N'avoir pas trop d'amis
Douter et douter du doute.
Nous avons des coulisses infinies.
De la lourdeur à la sauvagerie
Jusqu'à la dévoration
Nous mangeons, nous vivons.
Les monologues sont de longues
Très longues conversations
Nous allons vers le Rien
Le vide
Qui veut dire Mu en japonais.
Plénitude
Transformations...
Je ne suis pas calme
J'ai besoin de calme
Je suis calme.
Alcool de figue
Une main sur la nuque
Silence
Silences
Deux mains sur la nuque.
Bonjour les palmiers
Il y a tellement d'oiseaux
Trop d'oiseaux.
Nous dormons dehors
Quelle belle étoile
Difficile de dormir au lever des jours.
Le fils des dieux balaie la cour
Clic clac Kodak
Images à prendre entre les mains
Les yeux loin devant
À l'infini des dunes...
Chaque jour nous apprenons
Des gestes
Jusqu'alors inconnus
Vers le désert
Depuis le désert...
Aurons-nous le temps
Encore
De nous aimer
Boire du vin de palme
Avec Corto Maltese
Penthésilée
Et d'autres
Semblables différents?
I love you
Départ, Départ...
Aveuglée j'ai mal à te voir
Je te garde au fond des yeux
Désert
Désert de mots
Venir encore, venir à nouveau
J'ai mal à partir.
Les pieds dans la terre
Une valise de sable à la main
Soleil brûlant
Nuages jaunes
Nuages blancs dans le bleu pur
Voyage de vagues de sable jusqu'à la mer
Entre deux cieux.
Imminence du départ.
Salam Aleikoum, main sur le coeur
Larmes de sable dans les yeux fraternels
Cadeaux, présents On voudrait ne rien perdre - Ne rien oublier -
C'est là que nous voyons le chemin, la route...
Nous avons rendez-vous sur les rives du Jourdain...
Le paysage se déchire doucement, comme une page blanche.
Nous dansons encore la beauté.
Tout va si vite
Les mots nous échappent.
Il y a des musiques lointaines qui résonnent
Women in love
Elle a mal au coeur - mal au coeur -
Lever du dernier jour
Soleil rouge
Flottant sur la mer.
Regards tendus entre le rêve et la peur
Espaces de transit, pays déformés
Solitudes en voyage
Course nul part où la musique devient folle
Je ne vois rien de la ville sous un soleil fade
Je n'ai que des dunes dans les yeux
Et le feu du soleil.
Un avion dans le ciel laisse une trace blanche...
Paris...
Une femme rêve à sa fenêtre
Donnez-moi vite de la musique
De la musique d'Afrique, des tams-tams
Des chants sufis.
Je suis aveugle
Je ne suis pas là
Les cigales et les palmiers crient à mes oreilles
Je chante le désert
Mes yeux sont fermés sur la douceur du soir.
Dehors les enfants jouent dans un autre sable
Belleville...
Musique arabe dans la cour
Foyer malien au bout de la rue
Etrange
Etrangers.
C'est la mort
Doucement
Qui prend l'enfant.
Le petit prince s'endort
Donnez-lui la musique du soir
Couché sur la dune
Le temps passe sous mes pieds nus
Donnez-moi la musique et l'ivresse.
Je suis désert
Calligraphe dans ma nuit.
Du soleil pour dormir et ne rien oublier
Amis des vents de sable, fils des dieux
Entre quatre murs.
Où est demain?
Un long et vieux rêve poursuit sa route
Un bout de ciel noir passe au-dessus de ma tête
Jusqu'à demain
Il n'y a pas d'horizon ici.
Ici et là-bas...
Que de bruits
Et quelques oiseaux
Alors j'écoute des musiques folles
Des voix tristes et limpides
Qui m'accompagnent et m'emportent.
Autres voyages Dans la mémoire d'Avant et la mémoire d'Après
Prendre le temps dans ses mains
Nous entrons dans un autre lieu
Une autre époque...
Le désert peut-être n'est pas invincible
Peut-être nous pouvons transmettre
Nous pouvons être
Comme une terre où il pousse toujours quelque chose.
Il faut trouver la force juste
Comme une acoustique
Proche du sable et du vent
Qui porte les nouvelles.
Parfois un sourire suffit
Pour rester en contact
Comme une mémoire.
Quelques mots
Présent - Là - À l'écoute
Dans le chaos, le tas.
Et chercher l'infini, comme aveuglé.
Il faut rêver et prendre du repos.
Des roses, des roses
Et du soleil
Il y a un rythme et une peau à trouver.
Violences et apaisements.
Dieux de la marche et du vent.
Il pousse bien des roses des sables
Dans le désert...
Sur le qui-vive
Comme une survie
Il faut calmer la pensée.
Il faut de l'eau pour le moulin
C'est maintenant que j'ai soif
C'est maintenant qu'il faut raconter l'histoire
Une autre histoire
La même.
J'ai soif d'alcool
Et d'eau.
Je garde les signes furtifs
Des images
Des couleurs
Des odeurs
Des regards
Ne perdons pas du Mystére
Je m'absente, j'oublie, je perds
À vouloir trop.
La course folle
Le rythme panique ou le gouffre lent.
C'est la guerre encore après la paix.
J'ai besoin de calme
Je ne suis pas calme.
Je frissonne comme un animal pas d'ici
Je ne veux pas ça.
Y'a le blues près du mur
Des larmes pas loin
Le soleil est passé de l'autre côté du mur
Je veux le Temps et l'odeur du soleil
Mon corps étiré
Un soupir, je respire
Cela sans doute rapprochera nos corps du Désert
Je voudrais ne penser qu'à ça
Sublime
Comme passion
Déraison d'être...
Rares instants de chaleur
Comme mémoire
Nous avons besoin de respirer
Et de caresses.
Il y aura une fin
Et pas de fin.
Nous répétons l'Histoire
Vers l'utopie
En un film noir et blanc
Avec les forces du Désir
Les forces du Désert
Inépuisables dans le plaisir.
Nous faisons connaissance
Encore...
Désert de la foule au soleil du printemps
Ménilmontant à dos de chameau.
Je vais mourir sur le banc vert du jardin public
Aveugle et sourde
Répandue dans la chaleur, ivre
Et loin d'ici.
Je ne vois rien
Je sens les gestes et les pages qui tournent.
Vent de sable.
Je glisse entre vous et les bruits lointains de la vie
Les yeux clos vers le jour qui s'en va
Et l'arbre rose en fleurs.
Je suis folle de vous à travers vous, de vous
Faites-moi un signe
Qu'on me touche du bout du silence
Merde
Je ne vais pas laisser là mon rêve
Comme une valise dans le désert
Loin derrière des larmes
Faites de vieux mots.
On sait nager et on se noie!
Une force par-dessus
Tout reviendra
Un Amour au-delà
Avec la force des Images.
La mémoire est lourde
Et n'existe pas.
Le désert est si grand, si grand
La force du signe retient à la vie.
Il faut se débarasser des chefs des complots.
J'ouvre mes yeux de nouveau
Pour voir de drôles de choses
Il pleure dans les fleuves, gémit et se lamente.
S'il ne recevait pas d'avertissement
l'homme se consumerait comme une flamme.
Lorsqu'au lieu de cela il renonce à la crainte et à l'espoir,
contemple le néant de toutes choses, soupire et s'efforce
de conserver sa clarté intérieure,
cette tristesse se change en fortune...
Ma chambre a la forme d'une cage
La lumière passe son bras par la fenêtre
Mais moi qui veux fumer pour faire des mirages
J'allume au feu du jour ma cigarette
Je ne veux pas travailler
Je veux fumer.
Le silence va venir et ce sera bien.
Miles Davis repose sa trompette sur mes paupières lourdes
Dans la bréche de ma tête et des sens.
Béatitude lasse avant les songes entre deux eaux.
Illusions qui bercent au rythme des saisons.
Je vais voir derrière mes yeux
Le monde est vaste
Et l'amour...
Solitude vaste de l'enfer
Et du paradis
Espaces vierges et incertains
Où nous imaginons.
Futur de chaque instant...
Marchand de sable
Grains de peau
Des pas crissent
Dans mon désert
Le Désir est mon Désert
Le Désert est mon Désir
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