Miles et Marguerite
MILES ET MARGUERITEIl était des fois, dans un des vallons les plus campagnards des environs.
Il était une fois là, puisque nous pouvions changer la ville mais que nous ne pouvions pas changer le puit.
Miles s'entêtait à embrasser sa trompette, la baiser comme jamais.
La musique triomphait avec notre accord.
Le diwan réussit apparentait le saxo profond, le oud amoureux et la voix de l'homme qui appelle.
L'assemblée réunissait l'apparence des notes aux fêlures en flammes.
Le feu faisait échonnexion aux flux des mélodies aventurières.
En nous passagères, nous passagers, deci-de lila.
Les zébrures enlacées de cuivre et de vermeil, enlovées, ô merveille!
Elles réveillaient le serpent eau de roche qui dormait sous les aisselles.
Il devint ainsi la femme qu'en elle il venait de trouver, dévisagée.
Débusqué, il était beau l'homme qu'en lui elle dénichait là aux lisières, celui qui osait attendre, et revenir.
Enveloppant, c'était le corps de son rêve.
Bronze qui faisait durer ses marées travaillées par la lune blanche et son reflet.
Bonne pâte en son labeur d'approche, à tâtons la clarté, aux tétons la fierté...
Le soleil levant le vent se lève encore.
Faufilant soulevant ses jupes frémissantes.
Le conduit effleurer la Marguerite embaumée, sa rosée.
Le ravi déflorer le bois de santal dressé.
Ils ne reviendront plus en arrière entre leurs bras, entre leurs cuisses au coucher des brumes. C'était au bord d'une nuit, déjà plus loin que les ténèbres affolantes.
Avec la sagesse de la chouette effraie.
Ils allaient des ailes puissantes, douces à frôler les silences.
Ils marchaient porter en majesté leurs tendres batailles aux calmes tempêtes.
Nus comme rois, ils montaient au ciel jaune, volaient les bleus vertiges tremblants aux passages.
Le violon s'envolait telle la mésange, loin de la pierre grave, des chants désunis qui blessent le duvet de l'oreille fine, l'infiniment doux.
Ils n'attendirent plus que leur décision se prit par la main pour la suivre...
L'histoire ne dit pas encore le Voyage qui les emporta en eux-mêmes.
L'histoire secrète s'écrit.
Mais on raconte, sous l'arbre, autour du feu, qu'ils sont revenus en larmes de bonheur.
Voie lactée.
Ils sont maintenant, ils murmurent qu'ils n'iront nulle part ailleurs, partout répartis.
Ils vont le ventre gros de la lune et d'enfants passiflore, encore fermés sous leurs paupières translucides.
Ils grandissent au chaud, ensemencés aux étoiles maîtresses.
Il y a tant de Choses, d'autres Choses que la Vie dans la Vie...
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