Nuits d'amour
à T.
à R. C.
À la nuit de tes monts
Se caresse l'aurore
Tendre et bondissante
À l'espoir sans raison
Se dressent matador
Les clameurs assurées
De trouver un héros
Étonnés de connaître
Le chant d'avant le chant
Les fleurs recueillies
À l'aube de nos consciences
La lune monte au ciel
Vient, soleil florissant
Sur l'été, la colline
Sommeil charnu et merveillé
Au bras du parfum
Du foin qu'on a coupé
L' Ancien
L'enfance des saisons
Toujours ardentes
Midi de la passion
Vive
Chaleur de l'abeille
Ivre
Aux sexes des fleurs
Irresistibles résistantes
Hautes en couleurs
Fruits de l'Amour
N'a de raison
Que lui-même
Essence du silence
Enveloppant
Le fracas de la Nature
Son poème imaginable
"Aime
Souveraine"
Fruits de l'Autre
J'irai posée l'âme légère
Galet d'argent brillant la mer
Lovés voilà qu'elle se retire
Le sable soufflé nos soupirs
À quelle heure, à quelle prière
Franchiras-tu l'échine courbe
La porte basse, le mur de terre
La maison trace mille mektoubs
Le vent scintille aux aguets
Son or charme les nuées
Impatientes
Les arbres sans vergogne
S'étreignent
Bruissant follement
Corps de bois
Mains de branches
Aspirés, verts aspirés
Le ventre blanc des buses
Échappées
Du village aux oiseaux
Météores échauffées
Aux plis de l'air aigü
Sans bornes
Abandonnés
Égard aux songes
Rapportés de graves ténèbres
Émus aux noires frontières
Infini sourd aux prières
Qui achèvent l'exil
Ciel de nos terres inconnues
En compagnie de Hauts Voyageurs
Qui nichent l'espérance
Ciel incorruptible, enfanceA
mple duvet grisé
Sauvage
L'allègement des sables
Griffés d'empreintes
Grève, infatigable grève
Quand le tourbillon entre au ventre
Ne quitte plus, ne finit plus
Effacements face à l'Instant
Restez eaux vives, herbes
Mes amants
Passez le miel gaiement
L'odeur de nos rencontres
L'imaginaire bandé
Aux surcroîts de nos coeurs
Aux saisons de nos mains
Nos ombres rocheuses
Nos pieds de torrents
Nos voix de gazelles
Nos yeux irisés
Mystères du baiser
Mystères du baiser
Bateau endormi
Accosté au désir
Amarré à l'été, l'île
Jettée là
L'encre des mobiles
La vague chavirée
Clapote nos pays
Rivages inviolés
Aux marées de larmes
Passages inventés
Au sextant du matin
Nos drapeaux enfin
Arrachés
Aux folles patries
Ami, mon Amour
Mât souverain
Laissez-moi voguer, onde
J'arrive aux détours, l'île
Ouverte aux mondes...
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