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Le Viaur

LE VIAUR

L'arbre dira le calme et la tempête
Comme j'accuse les ans
L'argent ondoie dans les remous
À l'ombre des rochers ardents
Je n'irai plus courir
Aussi haut que les garçons
Grimper les parois
Chevaucher la ferraille
À tombeau ouvert
J'ai vu les entrailles
De la terre, de la mer
Mon cercueil dans l'œil
De la spirale et du ciel
Je n'irai plus pareille
Traverser la rivière
Les eaux, les années
Sur la pointe des pieds
Timide passagère
Les bourgeons, le bon jour
Par-delà mes frontières
La vieille âme en retour
Dis merci à Madame
Je suis de quel âge
S'il pouvait être sage
Hirondelle de retour
Donne-moi ton aile
Ton horloge, ton parcours
Chêne, ta sève ardente
Papillon ta couleur
Mes bleus sont aux nues
Et mes yeux à l'amour
Bientôt 50 ans que
J'en appelle
Au torrent, les serments
Les tourments et l'enlère
J'y siège, j'y trône
Seule en ce royaume
La source et le mouvement
Remonter le courant
Filer vers l'océan
Se départir de la perte
Habiter sa carcasse
Bateau ivre
Accueillant
La Nef des Fous
Des savants innocents
Des amants transcendés
Haletants voyageurs
Qui ne font que le passé
À venir d'ailleurs
À aller de l'avant
Embrasser l'intérieur
Accepter la lenteur
Recevoir l'enchantement
Et fabriquer le lit
Berceau de la rivière
Miroir où voguer
Flotter dans la lumière
Miroir, miroir
Suis-je toujours...?

7/03/2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


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