Présentation
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Entre 1983 et 2005, elle œuvre avec son compagnon Willy Kaltex, aujourd'hui disparu. De 1983 à 1988 Simon Pradinas fera aussi partie du groupe. Convaincus que l'art peut être le médium d'échanges féconds, ils partent à la rencontre de cultures différentes, gourmands d'inspirations inconnues, curieux de métissages bigarrés.
Ainsi, colporteurs d'images guidés par les rencontres avec les hommes, les lieux et les hasards qui font le voyage, ils ont embarqué avec pinceaux, gouges, caméra et enfants. Ils ont caressé avec tendresse la Chine, le Sénégal, le Vietnam, la Thaïlande, l' Inde, le Maroc, le Mali..
Ils y ont réalisé des peintures, des sculptures et des films.
Dans la préface du livre "Kaltex en Chine", pour l'exposition éponyme au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, le cinéaste Jean ROUCH évoque leur démarche comme une "nouvelle anthropologie partagée"...
Car pour eux voyager c'est être ouverts, disponibles, c'est s'exposer et se donner. C'est accepter de s'égarer dans l'espoir de trouver de nouveaux passages.
Ils y respirent, c'est le début de l'inspiration...
C'est une "vision des choses". À partager dans tous les sens.
De nombreux créateurs se sont nourris de voyages : quête de la lumière hors des ateliers pour les Impressionnistes, recherche de l'illumination sur les montagnes sacrées pour les peintres-poètes chinois et Van Gogh qui fit un long voyage du plat pays jusqu'en Arles, Delacroix, Albert Marquet, Camoin, Majorelle et Matisse au Maroc, Gauguin, qui, à lui seul, a su rendre mythique le voyage inspiré.
Quand ils prennent la route afin de bouleverser leurs sens, caresser le Différent et tenter de saisir "l'Homme nu", les artistes voyageurs que sont les Kaltex pensent à eux...
Ils sont guidés aussi par quelques cinéastes qui ont particulièrement imprimé leurs cellules sensibles, dont : Satyajit Ray, Jacques Tati, Jean Rouch, Jean Renoir, Yasujiro Ozu, Robert Flaherty, Louis Malle, Murnau, Dziga Vertov...
Les voyages de Kaltex ont donné lieu à des expositions présentées dans des musées, lieux institutionnels et galeries et à des films diffusés par La Sept, Planète, Canal Plus France, Belgique, Espagne et Arte.
Dans les expositions comme dans les films, invitations au cheminement éthique et esthétique, les différentes oeuvres dialoguent et vibrent. Mises en résonances, elles bousculent les regards jusqu'au rêve où chacun peut se rencontrer, se perdre et se trouver, comme en Voyage.
La démarche se nourrit et se construit dans ces Ailleurs lointains mais aussi à l'atelier, dans des voyages plus intimes, jeux de miroirs où art et vie ne font qu'un.
Après des années à Paris, Soizic Kaltex est aujourd'hui installée à Lunac en Aveyron, choisi comme port d'attache. L'ancienne ferme de Cantagrel est devenue un caravansérail, un atelier généreux. Elle y anime des cours et des stages de sculpture, grâce à l'expérience forgée auprès des enfants du quartier de La goutte d'Or à Paris, des étudiants des Beaux-Arts en Chine et en Inde, des jeunes des bidonvilles de Marrakech, des adolescents d'Aubervilliers ou de Bondy en banlieue parisienne, des adultes handicapés du foyer de vie d'Auzits, des élèves de la classe d'insertion CIPPA à Rodez, des élèves de l'école d'arts de Phare Ponleu Selpak à Battambang au Cambodge, des classes artistiques dans les écoles primaires du Canton de Rignac et d'une classe Cléa à Calais dans le cadre du Channel, scène nationale...
Solitaire ou en belle compagnie, elle poursuit ainsi la route, les voyages, les créations personnelles ou collectives.
En 2006, avec sa fille Alula, elle réalise en Jamaïque chez M. Chris Blackwell (producteur de Bob Marley/Island Records), "The Rasta Buddha", une grande sculpture en papier mâché et bois.
En 2007, elle retourne seule au Maroc, peindre dans l'Atlas, sur les traces du peintre Majorelle. Puis elle séjourne au Burkina Faso, où elle sculpte à 4 mains avec Pita Kaboré, un mécanicien-singulier sculpteur à Ouaga. Un film documentaire intitulé "Tu vois le Jeu?" es réalisé autour de cette aventure par Philippe Roméo de Label Vidéo.
En 2008, elle accueille en résidence le groupe de musiciens nigériens Mamar Kassey, puis commencent de belles collaborations avec 2 Rien Merci, compagnie de théâtre forain qui louche vers la piste.
Elle crée l'association "Caravan Art/L'Usage du Monde de l'Art et du Voyage", un clin d'oeil à Nicolas Bouvier, pour les toujours nouvelles aventures...
Elle inaugure Mam'Carlo, une petite caravane interprétée, pour être tour à tour et à la fois un atelier de création et de pratique artistiques/une galerie d'expositions et d'expéditions/un p'tiot théâtre forain pour conteur à barbe/un salon de thé à la menthe poivrée/une fabrique à statues émouvantes/une boite à ressorts tissants jaillissants/un cinéma super 8 pour deux/un écrin à surprises/un chaud caravansérail... Un simple lieu de vie et de passages pour petites gens, où aimanter rencontres et partages, un creuset qui peut bien entendu s'assembler, se joindre à d'autres arpenteurs, en des campements forains fougueux.
En 2009, elle voyage au Cambodge, puis au Mexique sur les traces de Frida Kahlo, Diego Rivera, Nahui Olin et Tina Modotti, et en Corée pour un tournage avec les 2Rien. Elle accueille la troupe de cirque Puthou du Cambodge.
En 2010, elle se joint à la compagnie 2 Rien Merci, invitée pour un mois à animer "Libertés de séjour" au Channel, scène nationale à Calais. Autour de Mam'Carlo, en résidence de création, elle dessine un carnet de voyage géant. Puis elle entame un jumelage d'ateliers avec le sculpteur sur métal Laurent Cadilhac. Entre 2010 et 2011, au cours de 4 résidences de création, entre Aveyron et Finistère, ils sculptent à 4 mains, mariant métal et bois pour mettre au monde la tribu des Gens 20... Ainsi naît l'exposition "2 Rien Merci" présentée À l'Échomusée à Paris.
En 2012 paraît aux éditions l'Entretemps l'opuscule "Adieu et Secrets d'écrits" de Jean-Gorges Tartar(e) qu'elle a illustré. Elle rejoint la compagnie de théâtre de rue L'Affaire Foraine, comme 3ème oeil du metteur en scène invité Jérôme Bouvet (de la compagnie 2 Rien Merci) pour la création du spectacle «Le marché de la carcasse (sortie en août 2013). Elle part à Istanbul sur les traces de son ancêtre derviche tourneur et en Ouzbékistan vers Tachkent, Boukhara et Samarcande, pour un voyage soufi puis un autre voyage la mène en Birmanie.
En 2013, elle poursuit les résidences de création avec L'Affaire Foraine et embarque, en tant que co-auteure et comédienne, sur un nouveau projet (2013/2014) avec la compagnie 2 Rien Merci : Escargopolis, commande de Bonlieu, scène nationale d'Annecy, projet pédagogique puis installation vivante dans la cadre du jardin des anciens haras.
En 2014, elle part en tournée avec Escargopolis au Paléo Festival à Nyon en Suisse, au Festival d'Aurillac, aux Bains des Pâquis à Genève. Elle voyage à Rome à La Villa Medicis et de nouveau au Maroc.
En 2015, au Festival Friction(s) à Chateau Rouge, scène conventionnée à Annemasse, au Festival Chalon dans la rue, au Chateau de Clermont pour les Journées du Patrimoine. Création d'un duo gastronomique "Le Marais Luisant" avec Alexandre Gauthier, chef étoilé de La Grenouillère, et 2 Rien Merci au Channel, scène Nationale de Calais et création d'un spectacle jeune publique "L'Arbre Luisant" au TNG/CDN de Lyon. Elle voyage en Andalousie.
En 2015/16, projets pédagogiques et restitutions publiques au TNG/CDN de Lyon et Festival Friction(s) au Chateau Rouge à Annemasse. Elle voyage à Cuba.
En 2016, projet pédagogique et restitution publique au Festival Ici ou Là à Indre, au Festival Des Bâties à Saint Etienne, au Festival Chalon dans la rue, au Festival Jardins en scène à Machemont.
"...Promesses de troupes éphémères et d'éternels enthousiasmes qui foudroient les fossoyeurs d'utopie.", comme le clame l'ami Tartar(e) sous l'arbre à palabres...
Au fond, ce qui importe, c'est le chemin parcouru, quand l'horizon du voyageur s'ingénie à reculer, tandis que souffle le soufi: "mon désir est de devenir route"...
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